Bad Nerves: le punk est sain et sauf

Ceux qui assistent régulièrement à des concerts le savent bien : il vaut TOUJOURS la peine de vérifier les premières parties avant le concert ! L'auteur de ces lignes a par exemple déjà vu un jeune groupe de Chemnitz, Kraftklub, faire la première partie de Die Sterne juste avant la sortie de leur premier album. L'histoire du rock est également remplie d'histoires à succès qui ont débuté en tant que première partie. En 1967, Jimi Hendrix, encore très jeune mais déjà brillant, a justement réchauffé les fans de pop de The Monkees. En 1995, Trent Reznor de Nine Inch Nails a laissé le créneau d'ouverture à son idole David Bowie, alors en pleine débâcle.

Les artistes qui aiment tourner, tout comme les bonnes agences de réservation, savent que le "support slot" peut être une grande chance. Celui qui se présente suffisamment tôt devant la scène peut donc voir soit des nouveaux venus passionnants, soit des amis ou même des héros de l'artiste principal qui jouent à ce poste sur demande personnelle. Comme notre équipe de rédaction a souvent fait de bonnes expériences avec des groupes de soutien, nous allons désormais nous intéresser régulièrement aux premières parties des tournées à venir. Aujourd'hui, notre regard se porte sur les plutôt irrésistibles Bad Nerves, qui ouvriront le 19 février au The Hall pour Nothing But Thieves.

"Rock'n'roll sans bullshit"

Le groupe de l'Essex autour du leader Bobby Nerves avait déjà fait une sacrée bonne impression l'année dernière en première partie de Royal Blood lors de leur tournée aux Etats-Unis et au Canada. Un magazine de Toronto a décrit Bad Nerves en ces termes : "C'était un peu comme si Mick Jagger chantait maintenant avec les Sex Pistols". En fait, le groupe conduit un son plutôt ancré dans le punk et le rock'n'roll des années 70. Bobby Nerves l'a décrit comme suit peu après la "fin" de la pandémie : "Nous jouons du rock'n'roll poussé par l'adrénaline, sans bullshit. Et en fait, nous nous amusons tout simplement. Bad Nerves, c'est le coup de poing direct - un shoot d'énergie que nous voulons t'envoyer directement dans les veines. Nous sommes le vaccin que tout le monde attendait".

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"Nous avons plus que jamais besoin du rock'n'roll".

Dans la tradition des frontmen britanniques, Bobby Nerves aime les opinions fortes. Lui et son groupe veulent être particulièrement catchy, car : "Tout ce qui est musicalement facile d'accès ou mainstream de nos jours semble être en grande partie un tas de merde. Je pense que le rock et le punk doivent connaître une sorte de renouveau. J'ai le sentiment que cela va arriver. Nous avons besoin du rock'n'roll maintenant plus que jamais - parce que l'essence de cette musique de protestation est la colère. La vraie musique rock est un 'va te faire foutre' aux puissants qui, là-haut, ne pensent qu'à eux".

Un album live pour se mettre dans l'ambiance

La dernière publication d'un album de Bad Nerves était d'ailleurs le disque live "Alive in London". Pour beaucoup d'autres groupes, il serait présomptueux de sortir un disque live entre leurs débuts et leur deuxième album, mais les Bad Nerves ont acquis une base de fans fidèles avec leur bastard sonore pop-rock'n'roll-punk depuis la sortie de leur premier disque éponyme, qui aime avant tout leurs concerts suants et euphoriques. Mais des chansons comme "Can't Be Mine", "Baby Drummer" et "Don't Stop" sont tout simplement faites pour les soirées que l'on veut passer les poings serrés et la gorge enrouée. Et une chose devrait être claire maintenant : Nothing But Thieves devra se donner à fond après ce shoot d'énergie. Mais c'est justement pour cela que les bons groupes prennent de bons groupes en première partie - pour se pousser eux-mêmes.