Publié le 22. mars 2024

Marc Rebillet, cet architecte de l'anarchie musicale

Le Zurich Open Air a étoffé sa programmation du 30 août d'un phénomène électrique: Marc Rebillet. Retour sur cet OVNI qui est passé de son salon à la scène mondiale en traçant sa route, peignoir au vent, dans un monde qui n'attendait que son explosion!

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Pour Marc Rebillet, qui a étudié enfant le piano classique, c’est en 2016, dans le secret de sa chambre que le coup de foudre opère entre lui et l'univers. Les doigts virevoltants sur les touches de sa boîte à loop, l'esprit libre comme l'air, il libère ses premières impros musicales et devient un phénomène viral. «Je n’ai aucune putain d’idée de ce qui s’est passé mais les vidéos sont passées de 1000 vues à 20 000 puis 50 000, 100 000 vues! Les propositions de concerts inondaient mes inbox, et un agent m’a contacté», expliquera le Franco-américain.

Son premier album, «Marc Rebillet» voit le jour dans un élan de folie créative. Un choix parmi ses pépites improvisées, histoire que l’on puisse «triper sur la vibe en bagnole sans avoir à subir sa tronche en gros plan». Et puis, le confinement. Un monde à l'arrêt, mais pas Marc. Lui, il prend le contre-pied, s'arme de son génie et élève son art à l'apogée de la folie: le monde le surnomme désormais: Loop Daddy.

Le voilà désormais sur les routes, avec son nom qui grimpe sur les affiches. Pour ce savant fou du surréalisme musical, chaque scène un défi, chaque live une promesse: celle d'un voyage sans carte ni boussole, où l'improvisation règne en maître. «La seule chose que je fais, c’est de trouver un mot ou une phrase, 5 minutes avant de monter sur scène, avec lequel je vais construire un truc au début de mon live pour le lancer. La suite, c’est de l’impro, c’est une grande fête…».

Une star fidèle à sa piaule

Dans les creux de son agenda de star, Marc n'oublie jamais d'où il vient – sa chambre, et continue de semer des éclats de rire et de génie sur le Net, invitant des âmes aussi folles et libres que la sienne pour des duos qui dépassent l'entendement. On peut citer DJ Premier, Wyclef Jean et Erykah Badu + Reggie Watts, (le boss du groupe de The Late Late Show with James Corden), avec qui Loop Daddy a partagé un moment surréaliste dans son appartement digne d’un catalogue d’ameublement des années 1970.

Et puis, il y a aussi cette sonnerie de réveil… Un cri de guerre pour terrasser la morosité du matin, un «lève-toi et marche» moderne qui se traduit en langage Rebillesque par: «Get the fuck out of bed bitch go».

2023, et «Songs About Fucking» débarque au Tribeca Film Festival. Le documentaire sauvage de James Gallagher, plonge dans les abysses de l'âme Rebillet. Un portrait brut, sans fard, d'un artiste qui transcende la simple figure de l'entertainer pour se révéler en poète du chaos, en anarchiste de la mélodie. Malheureusement, aucune date de sortie publique n’est trouvable pour l’instant. Patience.

Au cœur du phénomène Marc Rebillet, il y a aussi les interactions. Chaque performance devient une expérience collective, où l'imprévisible est roi et la participation du public, reine. Il offre l’impression à chacun d’appartenir à une grande famille déjantée et dans une ère ou tout est cadré dans l’industrie musicale, cela fait de l’empereur de l'impro électronique, un révolutionnaire qui redéfinit les frontières entre l'artiste et son public.

Et enfin, s’il fallait encore se convaincre de son génie, l’été dernier lors de son set à Coachella, Marc Rebillet fait plus que jouer: il a démonté la scène, lancé des éclairs à ceux qui osaient résister et prouvé une fois de plus qu’il est grandiose: c'est un spectacle à lui tout seul, un feu d'artifice humain multicolore et multifacettes.

Alors, si l'appel de l'architecte de l'anarchie musicale vous démange: le Zurich Open Air 2024 est votre sésame. Marc Rebillet, maître de cérémonie, vous y attend le 30 août. Toutes les infos et les billets se trouvent ICI.

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