Critique du nouveau Lewis Capaldi
Le nouvel album de Lewis Capaldi, "Broken By Desire To Be Heavenly Sent", évolue en terrain connu et n'explore pas de nouvelles facettes musicales. La question se pose : sa voix d'ange et son image cool peuvent-elles sauver l'album ?
Sur la longueur d'un album, les ballades deviennent vite répétitives ou ennuyeuses. Ou les deux. Grâce à son excellent sens des grandes mélodies, à la bonne dose de kitsch et à une sympathique dose d'autodérision, Lewis Capaldi a pu éviter jusqu'à présent que cette affirmation ne s'applique aussi à lui. Mais sur "Divinely Uninspired to a Hellish Extent", cette stratégie montre pour la première fois des signes d'usure.
Les morceaux suivent tous plus ou moins le même modèle : un début vocal doux qui s'élève progressivement et qui est interrompu par un refrain puissant - le tout assez chargé en émotions. Pourtant, ses chansons continuent d'envahir les hit-parades, notamment grâce à sa voix d'ange et peut-être aussi grâce à son image presque comique, qui fait office de contraste avec toute cette douleur.
"Broken By Desire To Be Heavenly Sent" commence de manière étonnamment joyeuse avec l'ambiance pop du puissant single principal "Forget Me". Le texte, comme la plupart des autres chansons, tourne autour de la douleur. Il est accrocheur et constitue l'un des rares points forts de cet album.
Suivent deux autres favoris des fans : "Wish You the Best" et "Pointless", sur lequel Ed Sheeran a participé en tant qu'auteur et dont l'influence est clairement perceptible. "I bring her coffee in the morning / She brings me inner peace", chante Capaldi et rappelle fortement les classiques du mariage de Sheeran "Perfect" et "Thinking out Loud".
À ce stade, l'album suit le schéma familier des accords de piano et de la structure mélodique déjà mentionnée. Des chansons comme "Haven't You Ever Been in Love Before ?" ou "Burning" s'étirent en longueur et auraient certainement besoin d'un peu plus de variété.
Heureusement, un autre titre, en plus de "Forget Me", parvient à se démarquer et à échapper au tintement monotone du piano - "Heavenly Kind of State of Mind", qui s'inspire du style country.
Et le titre "Leave Me Slowly" sort lui aussi du lot avec son beat de synthé dans le style des années 80 et donne à l'album une fraîcheur bien nécessaire.
L'absence de nouvelles expériences musicales et le manque de diversité des pistes font que l'album se révèle de plus en plus répétitif. Les ballades s'enchaînent sans vraiment sortir de la formule habituelle et le titre à lui seul y fait même allusion "Broken By Desire To Be Heavenly Sent".
Lewis Capaldi ne s'est pas réinventé et, selon les critiques, cela ne plaît pas non plus à la plupart des critiques musicaux. Mais au fond, il peut s'en moquer, car les chiffres montrent que les ballades continuent d'attirer. Tant que le chanteur écossais continue à faire des blagues pleines d'autodérision et à utiliser la critique à son avantage, son album sera d'une manière ou d'une autre un succès.
Lewis Capaldi sera à Zurich le 28 juin, au Hallenstadion.
Infos et billets sont disponibles ici.