Enfin un «pavé» pour Endo Anaconda
Ils faisaient partie de ses amis les plus proches. Aujourd'hui encore, Roman (50) et Annetta Wyss (52) ont du mal à mettre des mots sur le décès d'Endo Anaconda (†66). Souvenirs à l'occasion de l'hommage qui lui a été rendu aux Swiss Music Awards.
Andreas Flückiger, de son nom de naissance bernois, a une vie difficile : il a passé sa jeunesse dans un internat catholique et a lutté pendant des décennies contre des problèmes de dépendance. Chez Roman et Annetta, il trouve un refuge.
Ils racontent leur amitié avec le musicien de Stiller-Has, décédé trop tôt le 2 février 2022 des suites d'un cancer. Lors des Swiss Music Awards de cette année, l'incomparable parolier a désormais été honoré à titre posthume par le Tribute Award.
Comment Endo aurait-il réagi à l'Award ?
Roman : La remise du prix lui aurait fait très plaisir !
Annetta : Et voici ce qu'il aurait dit : Je pense qu'il faut que je m'endurcisse avant !
Qui recevra le prix hommage pour Endo ?
Annetta : Sa fille Nina Rieben et Roman recevront le prix. C'est sa famille qui décidera de l'endroit où il sera placé.
Comment avez-vous rencontré Endo ?
Roman : Il a été l'invité de l'émission de fin de soirée "Nachtfieber" à Olten en mars 2008. Un projet dans lequel nous étions tous les deux impliqués. Il était très enthousiaste, notamment parce qu'il aimait beaucoup le groupe qui l'accompagnait.
Comment était votre relation ?
Annetta : Étroit et très familial. Nous faisions la cuisine, regardions la télévision et passions beaucoup de temps ensemble.
Roman : Souvent, Endo ne s'est pas contenté de passer la nuit chez nous entre deux concerts et a passé beaucoup de temps chez nous en général, il allait et venait chez nous comme il le souhaitait. Même pendant la période Corona, il venait de temps en temps passer quelques jours. Il se réjouissait beaucoup de son nouvel appartement, dans lequel il aurait emménagé en mars, juste à côté de chez nous.
Comment décririez-vous Endo en une phrase ?
Annetta : une âme d'homme capable de s'abandonner pour les autres, éprise de justice et sensible.
Un des souvenirs les plus drôles ?
Roman : Quand il a voulu nous soutenir. Il s'est levé avec notre fils Luca pour lui servir le repas du matin. Endo était alors en pyjama dans la cuisine, tenant sa cigarette hors de la porte et envoyant des textos à Luca. Le petit Luca, alors âgé de 9 ans, lui a fait un signe de tête impressionné, le visage couvert de confiture. Et ce, plus à cause de la voix sonore que par intérêt pour Karl Marx...
Qu'est-ce que vous avez particulièrement apprécié chez Endo ?
Annetta : Son humour. Nous pouvions passer des heures à faire des remarques. Son hilarité était bienfaisante. Son intelligence et sa sensibilité, ainsi que son grand cœur pour les plus faibles, donnaient lieu à de longues et intenses conversations. Parfois dès le matin sur notre terrasse - été comme hiver.
Quand Endo était-il le plus heureux ?
Roman : Sur scène. Chaque fois qu'il sentait que nous avions conquis le public. Chez nous, quand nous étions cinq à table pour le petit déjeuner ou quand son téléphone sonnait et qu'un de ses enfants l'appelait.
Qu'est-ce qui a rendu Endo triste ?
Roman : Les injustices pouvaient le rendre furieux.
Comment vous souvenez-vous d'Endo ?
Annetta : Endo est omniprésent. La plupart du temps parce qu'un dicton, une citation ou une ligne de texte de lui correspond à une situation du quotidien. Andreas Flückiger a une place dans nos cœurs pour toujours.