Publié le 05. octobre 2022

Jeffrey Dahmer se cache dans ces chansons

La série Netflix extrêmement réussie, mais au contenu assez discutable avec Evan Peters (photo): «Dahmer – Monster: The Jeffrey Dahmer Story» fait revenir le brutal tueur en série sur le devant de la scène. Depuis, beaucoup se rendent compte: Dahmer a toujours été un invité de choix dans les textes de rap, de métal et de pop qui veulent choquer - d'Eminem à Katy Perry.

Journalist
8865

Jeffrey Dahmer a été l'un des tueurs en série les plus violents de l'histoire criminelle américaine, assassinant de 1978 à 1991 de jeunes hommes issus de la communauté homosexuelle de Milwaukee - le mot "assassiner" étant toutefois insuffisant pour décrire le sort de ces hommes. Il abusait d'eux sexuellement, les gardait prisonniers pendant des jours et conservait ensuite les têtes et autres parties du corps, qu'il mangeait parfois même. L'auteur de ces lignes a également entendu parler de cet homme pour la première fois dans une chanson de rock. Le groupe nord-irlandais Therapy ? a chanté en 1994 dans "Trigger Inside" les lignes suivantes : "Here comes a girl with perfect teeth / I bet she won't be smiling at me / I know how Jeffrey Dahmer feels / Lonely, lonely". Cette chanson agressive parle d'un marginal qui se sent incompris et qui est sur le point de devenir fou - avec le recul, ces lignes ont mal vieilli à bien des égards, car elles sonnent presque un peu comme si on s'était copié sur un forum d'Incel.

Si l'on s'intéresse à nouveau à Dahmer ces jours-ci, c'est parce que la série Netflix "Dahmer - Monster : The Jeffrey Dahmer Story" est controversée. Celle-ci déchaîne les passions à juste titre, car elle montre la souffrance des victimes d'une manière peu empathique et qui mise plutôt sur des valeurs de choc. Ce sont surtout les survivants des victimes qui sont en colère. Il y aurait pourtant eu une approche bien plus intéressante et moralement appropriée du sujet : Jeffrey Dahmer a en effet pu tuer aussi longtemps sans être remarqué parce qu'il cherchait ses victimes dans un milieu dont la police, extrêmement raciste à l'époque, se fichait éperdument.

Malgré tout, la série est un succès auprès du public - ce qui a aussi eu pour conséquence que l'on (re)trouve soudain Dahmer dans de nombreuses chansons. Où il a toujours été volontiers utilisé comme élément choc. Il y a même un morceau de métal qui porte son nom. Soulfly, le groupe de l'ex-chanteur de Sepultura Max Cavalera, a sorti en 2010 l'album "Omen", sur lequel "Jeffrey Dahmer" a droit à un hymne agressif et grogné. Sur le plan lyrique, Cavalera, comme on le connaît, vise directement la cible et écrit des paroles peu délicates : "In blood his victims will crawl / Body parts all over his house / They feed the need of his cannibal mind / Bloody murders he left behind / Jeffrey Dahmer - Master cannibal".

Moins évident, mais également assez choquant, "Arcarsenal" d'At The Drive-In, le titre d'ouverture de leur album "Relationship of Command". Certes, le nom de Dahmer n'est pas mentionné ici, mais le groupe a expliqué qu'il s'agissait de lui. Lyriquement, le groupe se sent pour ainsi dire dans le délire de Dahmer et chante à la fin des lignes crues comme celle-ci : "Have you ever tasted skin ? / Sink your, sink your teeth in it".

Alors qu'il est encore assez évident de chanter sur un tueur en série dans des chansons de rock ou de metal - potentiel de choc et tout, ces derniers jours, on a également exhumé quelques chansons dans la pop des hit-parades dans lesquelles il est utilisé comme élément de choc ou métaphore, ou les deux. Par exemple, un des premiers singles de Kesha intitulé "Cannibal", dans lequel on peut lire : "Yeah, I′ll pull a Jeffrey Dahmer / I eat boys up, breakfast and lunch / Then when I'm thirsty, I drink their blood".

Le tollé des fans a été si aigu que même l'auteur de la réplique (qui n'est pas Kesha) a pris position sur TikTok.

Le single de Katy Perry, "Dark Horse" feat Juicy J., fait également la part belle à Dahmer. On peut y lire : "She eats your heart out like Jeffrey Dahmer (whoa !) Be careful". Ici, le tueur en série n'est plus utilisé que comme métaphore pour une ligne déjà quelque peu chauvine en son cœur sur une man-eater.

Dans le rap, Jeffrey Dahmer a bien sûr un statut d'élément choc similaire à celui qu'il occupe dans le métal et le rock pur et dur. Eminem à lui seul compte cinq morceaux dans lesquels il droppe Dahmer : "Bagpipes from Baghdad", "Brainless", "Must Be The Ganja", "Psyhopath Killer" (de Slaughterhouse) et "Things Get Worse". Dans "Must Be The Ganja", on peut par exemple lire : "Faced with a dilemma : I can be Dalai Lama / And be calm or bring drama, a step beyond of Jeffrey Dahmer". Dans "Psyhopath Killer", il se vante à son tour "I'm Dahmer-like when I'm on the mic, I'm not gonna lie".

Mais Eminem n'est pas le seul, des collègues comme Juice WRLD ("Bandit" et "Jeffrey"), J. Cole ("I'm On It"), Future feat. Nicky Minaj ("Transformer") et Dr. Dre feat. Ice Cube ("Natural Born Killaz") n'ont pas pu résister.

Tu aimes cet article?