Saez et les mélodies du chaos
Entre furie rebelle et doux rêve poétique, l'univers de Damien Saez s'est tracé depuis deux décennies. Retour express sur l'artiste qui, à chaque étape de sa carrière, a bousculé les codes pour éviter les étiquettes et qui revient sur scène, notamment à Genève le 6 décembre.
Damien Saez, nom gravé au fer rouge dans le paysage musical français, s'est toujours distingué par son intégrité artistique et sa liberté d’expression. Du jeune homme qui révoltait la France avec "Jeune et con" issu de son album "Jours étranges" en 2001 à l’artiste complet et complexe qu’il est devenu, chaque album raconte une époque, une pensée, un combat. Saez se pose rarement là où on l’attend, jonglant entre rock et balades, entre textes crus et poésie.
Sans jamais courber l'échine devant les diktats de l’industrie du disque, Saez privilégie la qualité et l’authenticité. En 2010 "J’accuse" fut une gifle au visage du conformisme ambiant, un cri de ralliement pour tous ceux qui refusaient de se soumettre, et - deux ans plus tard, sa trilogie "Messina" explorait l’amour et la beauté à travers des paysages sonores d’une richesse inouïe. Chaque projet est une nouvelle page où l’artiste se livre, parfois à vif, parfois avec une douceur enveloppante.
Ce n'est pas seulement l'artiste qui fascine, mais aussi l'homme. Tout au long de ces 20 dernières années, Damien Saez a réussi le tour de force de maintenir une véritable proximité avec son public qui vieillit avec lui, tout en préservant sa vie privée. Une vie parfois chaotique, marquée par des hauts et des bas. Aujourd'hui, Saez prévoit de dévoiler son triple album "Apocalypse" lors d'une séance "Pay per listen", où la diffusion ne commencera que lorsque le nombre de participants correspondra au coût de production du disque. Une fois ce seuil atteint, la date de la diffusion sera fixée.
Il explique le choix de cette méthode en soulignant l'importance de l'investissement dans son art et de la juste rémunération des musiciens, critiquant au passage l'industrie du streaming qui sous-paie les artistes et crée un nivellement par le bas de la musique. Sera-t-il un précurseur d'un renouveau dans l'industrie musicale ou l'initiateur d'un acte de rébellion isolé ? Seul l'avenir le dira.
L'année dernière, il avait sorti un mini EP, «Telegram» qui contient 5 morceaux acoustiques sur le conflit russo-ukrainien dont le touchant «Ievguenia». Les recettes générées par les ventes de l'EP étaient d’ailleurs partiellement reversées aux acheteurs du disque physique via la blockchain. Encore une manière de ne pas faire comme tout le monde.
Depuis 20 ans, à travers les cordes de sa guitare et avec ses mots, Damien Saez interpelle et bouscule. Il est un artiste clivant, on adore ou on déteste, mais il a ce quelque chose de spécial, notamment sur scène. Chacun de ses concerts se transforme en une communion où les émotions affluent, faisant de chaque date un moment inscrit dans la mémoire des fans qui y assistent.
Soyez-en sûrs, la date genevoise promet d'être mémorable pour ceux qui le souhaitent. Alors si vous êtes libre le mercredi 6 décembre pour aller voir Saez à l'Arena de Genève, les billets sont sur le site de Ticketcorner.