Pour 5 minutes avec Fatal Bazooka
Le rappeur bling-bling déglinguos créé par Michaël Youn en 2002 pour le «Morning Live» se produisait hier au Venoge Festival. On a couru, on a attendu et on a fini par réussir à papoter avec le personnage juste avant son show. Mini interview.
Parmi les grands classiques du Venoge Festival se trouve l'incontournable soirée rétro avec ses icônes du disco, de la chanson française, de la pop, de la dance ou autre. Cette année, pour clore cette soirée après le grand chelem Snap !, Dr. Alban, Haddaway, London Beat, Milly Vanilli’s Fab Morvan, Indra et Kelly O de Cappella, nous avions le droit de terminer avec «Minuit 17, ça part en cacahuète», à savoir la série de Bernard Minet, Zouk Machine, Franky Vincent, Helmut Fritz et enfin : Fatal Bazooka.
Avant de découvrir la suite de cette palpitante soirée, impossible de ne pas repenser au titre qui a marqué toute une génération : «Fous ta cagoule». Même si évidemment hier, quiconque aurait eu une cagoule, serait probablement mort de chaud.
Fatal devait, lui, monter sur scène à 1h32 exactement. Nous avions rendez-vous au centre de presse à minuit et demie pour parler avec son créateur, Michaël Youn, bien plus raisonnable que son personnage, mais tout aussi à la bourre… Parce que oui, c’est bien à la bourre que le Monsieur est arrivé avec sa troupe, dont Benjamin Morgaine, un de ses acolytes du «Morning Live».
C’est donc à 1h05 du matin que l’on voit le personnage surgir des loges pour passer dans la cabine d’interview. Oui, au Venoge, on fait les interviews dans des cabines, mais passons. On est là, avec notre photographe, en attendant que nos collègues finissent leur interview. Ensuite, c’est à nous, et Fatal devra courir sur scène, genre, rapidos. C’est que le monsieur était le soir d’avant à l’Amnésia, une immense boîte de nuit sous les étoiles du Cap D’Agde, et qu’apparemment, le trajet jusqu’à Penthaz n’est pas une mince affaire.
La porte de la cabine s’ouvre, le service de presse nous balance un « vous avez 5 minutes chrono », Michaël Youn, déjà dans sa tenue fatale, dit gentiment au revoir aux journalistes qui nous précèdent, me regarde, me dit qu’il a les mêmes baskets que celles que je porte, se pose sur le canapé et nous offre de dégainer. On y va, le temps tourne!
starzone: Comment vous sentez-vous à 15 minutes de monter sur scène?
Michaël Youn: Content. J’ai envie d’en découdre et de participer à cette fête. Je n’ai pas encore pu sentir l’ambiance comme on vient d’arriver parce qu’on jouait hier assez loin. Donc on vient d’arriver parce que c’est assez mal desservi par les aéroports le Venoge Festival (rires).
Je rebondis sur «en découdre». Vous pensez quoi de la mode des clashs dans le rap?
C’est un monde auquel je n’appartiens pas. Je sais que ça existe, mais avec Fatal Bazooka, je suis sur une proposition qui est décalée, je suis dans l’autodérision. Je ne suis pas trop apparenté avec le monde du rap d’aujourd’hui ou on peut aller jusqu’à la violence. J’ai créé ce personnage il y a quelques années, ce personnage il a sa vie à part entière, effectivement il fait partie de ce monde qui existe mais il est déconnecté de toutes ces réalités-là.
Votre réalité ces jours-ci, c’est l’annonce de la suite du film «Fatal». Est-ce que cela veut dire qu’il va à nouveau sortir des chansons?
Évidemment! Sauf que je ne les ai pas encore écrites (rires). Mais c'est sûr qu'il y aura des trucs un peu surannés, des trucs un peu avant-gardistes, je n’en sais pas plus.
OK, mais qu’est-ce qui vous inspire?
Forcément pour Fatal, ce qui m'inspire, c'est tout ce qui est excessif, brutal ou intolérant. J'ai envie, comme c'était le cas avec «J'aime trop ton boule», de faire des trucs qui prennent le contre-courant, par exemple volontairement plus gay-friendly parce que dans ce mouvement, on est souvent volontairement homophobe. Bref, prendre le contre-pied, histoire d'être un persifleur.
Et pour finir, le public suisse-allemand ne vous connaît pas: qui est Fatal Bazooka?
C’est une erreur! (Rires.)
Ensuite, tout le petit monde dans la cabine se lève, l’artiste prend la pose pour notre photographe et file direction la scène, scène devant laquelle nous nous retrouverons plus tard pour un franc moment de fun.
Et voilà, sans cagoule mais toujours fatal, Bazooka a dégainé, et nous, on est repartis explosés… de rire et un peu de fatigue aussi!
Et pour ceux qui bouderaient encore les plaisirs coupables: on vous laisse avec un dernier conseil fatal : «Parle à ma main»!