Philippe Katerine, cet électron libre
Après son show à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, le chanteur, compositeur et acteur au style excentrique a vu sa cote internationale grimper en flèche. Retour sur ce phénomène qui bouscule la scène française depuis plus de trois décennies avec son humour décalé et sa poésie unique.
On va directement commencer par le vif du sujet: fidèle à ses habitudes, Philippe Katerine a livré une performance surréaliste qui a laissé le monde entier bouche bée lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.
À poil et peint en bleu (sa couleur préférée expliquera-t-elle ensuite), il a donné sa version de Dionysos, le dieu grec du vin et des festivités, en sortant d'un gros plateau de fruits et en chantant son dernier single «Nu».
On passera la pseudo-polémique que certains étroits d'esprit ont voulu monter en épingle concernant ce qui se passait derrière lui ce jour-là, où certains ont confondu sa représentation de Dionysos avec une moquerie de la Cène, pour en revenir à son style et sa carrière, où l’excentricité est reine.
Oui, Philippe Katerine a depuis toujours teinté son univers d'absurdité et de poésie tout en explorant des thèmes sérieux et variés avec une touche de surréalisme. Il n’est pas seulement un artiste, il est un courant d'air frais dans une pièce fermée.
De l'artiste de niche à la superstar
Bien qu'il soit resté dans les années 1990 qu'une figure culte dans les cercles de la musique indépendante, le tournant de l'an 2000 lui a donné un nouveau souffle, particulièrement dès 2005 grâce à un titre si bien écrit et composé qu'il reste dans la tête de quiconque l'entend: «Louxor J’adore».
Et spoilers pour ceux qui ne l'auraient jamais entendu:
- Ça ne parle pas d’Égypte, mais d'une discothèque le Looksor à Clisson en France.
- Ça va vous rester dans la tête bien avant que vous ne coupiez le son.
En 2010, il sort son album éponyme d'où sont tirés d'autres tubes, dont «La Banane» et «Moustache», ce dernier lui valant une invitation chez Jimmy Fallon qui chantera avec notre frenchie, accompagné par The Roots. Ouais, rien que ça.
En 2016, Katherine publie son 13e album «Le film», un disque pour panser le chagrin du deuil de son papa, tout en racontant la vie, ses éclats de folie, l'amour, la mort d'un hérisson. Même quand il est plus sérieux, l'absurdité et la poésie reprennent leurs droits dans son univers.
Cinéma, art plastique et écriture
Et pour continuer dans les films, Philippe Katerine s'est également illustré au cinéma, apparaissant dans plusieurs longs-métrages tels que «Gainsbourg (vie héroïque)» de Joann Sfar dans lequel il joue Boris Vian, dans «Le Grand Bain» de Gilles Lellouche, où son interprétation lui a valu le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2019.
En parallèle, il a développé une carrière de plasticien et d'écrivain, son approche multidisciplinaire illustrant son refus de se limiter à une seule forme d'expression. Cet artiste de 55 ans aujourd'hui a toujours préféré TOUT explorer avec une curiosité insatiable, comme un enfant dans une confiserie géante.
Il y a peu, il a sorti le clip officiel de «Nu», son plaidoyer pour un monde de paix. «Est-ce qu'il y aurait des guerres, si on était resté tout nu ? / Où cacher un revolver, quand on est tout nu ? / Vivons comme on est né, nu » chantonne Katerine sur son titre décalé et poétique avant de s'envoler avec son grand piano blanc.
Aujourd'hui, la francophonie se régale que le monde ai découvert un de ses précieux joyaux. Et Katerine, lui, fidèle à l'artiste qu'il est s'est juste dit heureux d'avoir simplement voulu chanter la paix devant un milliard de téléspectateurs.
Et la Chine a particulièrement aimé son univers puisque des centaines de publications TikTok, Twitter, Instagram célèbrent désormais le «Schtroumpf parisien» ou mieux encore, comme il l'a partagé lui-même sur ses réseaux, puisqu'il est devenu un dessert dans un restaurant!
Délicieux on vous dit!