Publié le 21. septembre 2023

Michael Jones: «On rend hommage à l’héritage musical que Jean-Jacques a légué»

Avec des musiciens originels et les voix de la nouvelle scène française, Michael Jones se produit sur scène pour L’Héritage Goldman. Interview avec l’iconique guitariste interprète à voir le 6 octobre à Genève et l’an prochain à Lausanne.

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Quelques semaines après avoir vu l'Héritage Goldman au Venoge Festival, c'est dans le hall d'un hôtel lausannois que l'on rencontre Michael Jones. Hyper heureux de reprendre la route de la tournée « ça nous permettra de jouer une heure de plus qu'en festival», glisse le guitariste et compère du chanteur préféré des Français. Avant un concert quasi sold-out à l'Arena Genève le 6 octobre prochain, il se plie au jeu de l'interview avec gentillesse, avant de nous confier en jubilant derrière ses lunettes teintées, qu’il reviendra avec l’Héritage Goldman, le 30 novembre 2024 à la Vaudoise Aréna à Lausanne.

Comment a démarré l’aventure L'héritage Goldman?

Elle est née d'une étincelle dans la tête d’Éric Benzi (N.D.L.R. : arrangeur des nombreux albums de Jean-Jacques Goldman), qui a eu cette idée de rendre hommage aux chansons de Jean-Jacques en les faisant interpréter par des jeunes artistes. Alors vous devez-vous demander qu'est-ce que je viens foutre là-dedans (rires)?

Oui, du coup, expliquez-nous!

Quand il faisait le disque, il y avait une jeune artiste qui était prévue pour chanter «Je te donne», mais qui a préféré chanter «Pas toi», c’était Marina Kaye. Ensuite, quelques jours plus tard il vient dans mon studio pour bosser, et on part faire un golf. Là, il me dit «je suis embêté sur ce projet, j'ai personne pour chanter «Je te donne», est-ce que tu veux bien le refaire?» tout en m’avertissant que je la ferais avec Tomislav Matosin et que ce sera plus bas que ma tonalité habituelle. Alors, c'était un peu grave pour moi, mais ça va, je m'en suis sortie, c’est que je connaissais un peu la chanson… (rires) et c'est comme ça que ça a commencé. Après, on a fait l’Olympia avec pleins d'artistes invités, et ensuite, vu le succès, parce que je crois que toutes les places sont parties en trois jours, la production a décidé d’en faire une vraie tournée.

La nouvelle version de «Je te donne» - Youtube@legrandstudiortl1351
La version originale de 1985 @jean-jacquesgoldman6036

Après avoir bien roulé votre bosse en solo, qu’est-ce que ça vous fait de rejouer toutes ces chansons?

En vrai, ça ne me change pas tant que ça, parce que je tournais beaucoup et inévitablement, entre mes titres, je faisais beaucoup de chansons de Jean-Jacques. Et là, au final, je n’en chante pas tant que ça, on est nombreux sur scène! 14 ! Il y a Jessy Elsa Palma, Anne-Sophie Seba, Mary Cooper qui joue aussi de la guitare et de la mandoline. Ensuite il y a évidemment Tomislav, Cephaz qui a fait l’Eurovision, Lilian Renaud qui a gagné The Voicie, Cyprien qui lui en a été finaliste, des anciens musiciens de Jean-Jacques comme Jacky Mascarel … et oui, moi!

Et la collaboration se passe bien sur la route et sur scène avec tout ce monde?

Déjà, le premier discours qu’on partage avec Éric, c'est que les ego, faut les mettre dans la poche. C'est un partage, c'est un truc familial et il faut qu'on se soutienne les uns aux autres. Ce qui était très important pour moi, partir sur la route comme ça, c'est d'avoir un groupe solide pour accompagner ces jeunes artistes. Ce sont mes anciens musiciens, ceux avec qui on a joué avec Jean-Jacques. On commence à avoir un certain âge, nous, on est beaucoup plus proche de la fin que le début maintenant, alors avec cette base solide, c’est facile de laisser la place aux artistes. Que ces jeunes puissent garder leur identité. Le plus important c’est de le voir prendre du plaisir.

Est-ce que cela vous rappelle parfois le temps de Frederiks Goldman Jones?

Pas vraiment. Il y a les chansons, certes, mais je suis dans l’instant. Je ne veux pas tomber dans la nostalgie ou le tribute show. On veut rester dans l’actu en rendant hommage à l’héritage musical qu’il a légué, pas en faire un truc de reprises. On réinterprète les chansons sans les trahir, mais elles sont différentes, on a par exemple amené du celtique, même un peu d’électro!

Et évidemment la question que tout le monde se pose, avez-vous eu l'occasion de parler avec Jean-Jacques Goldman au sujet de ce spectacle? Si oui, quelles ont été ses réactions?

On se parle oui! Mais je ne crois pas qu’il ait vu le spectacle. De toute façon, il n’aimerait pas intervenir, mais il est content que ça marche et que les chansons vivent. Il l’a très bien dit une fois: «Les chansons sont souvent plus belles que ceux qui les chantent».

Et outre, «Je te donne» qui pour nous est votre chanson, si vous deviez en choisir une préférée de Jean-Jacques Goldman, ce serait laquelle et pourquoi?

«Minoritaire». Parce quand il dit «Papa quand je serai grand je sais que je veux faire, je veux être minoritaire», on est tous les deux comme ça, c’est quelque chose de beau qui nous lie. Un peu comme «Je te donne» qui raconte notre histoire même si ce n’était pas destiné à ça à la base.

Youtube @ledrak2

D’ailleurs, avec un répertoire si grand, comment on fait pour choisir les chansons qui seront dans le show?

On fait une grosse set-liste et on l’essaie. Et au fur et à mesure qu’on joue, ça devient évident. On en vire certaines, et parfois on en ajoute. Par exemple «J’irais où tu iras» on l’a ajoutée parce qu’on trouvait qu’il nous manquait des up-tempo! D’ailleurs, cette chanson à une drôle d’histoire! Au départ, elle n’était pas prévue sur l’album de Céline Dion. Elle n’est jamais sortie en single et pourtant c’est la préférée des Français! Céline et Jean-Jacques, c’était un mariage artistique parfait.

Qu'espérez-vous que le public retienne de «L'héritage Goldman» après avoir assisté au spectacle?

Deux choses très importantes: qu’ils n’en ont pas eu assez et qu’ils aient envie de revenir, pour moi c’est le plus important! Ce partage, les mots que l’on reçoit après, c’est fabuleux de voir que ça a traversé les familles et les générations.

Le spectaccle L'Héritage Goldman est à voir le 6 octobre à l'Arena de Genève, les dernières places sont sur le site de Ticketcorner.
Et également le le 30 novembre 2024 à la Vaudoise Aréna à Lausanne et les billets sont en prévente ICI.

Source image principale: Gerard Piwtorak

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