Publié le 31. janvier 2024

Les pépites de «The Greatest Night in Pop»

Le docu Netflix qui raconte l’histoire de «We Are the World» est sorti. En plus de voir tous les grands noms de la musique des années 80 se réunir dans un studio, on assiste à des moments franchement délirants. Des animaux ou des bijoux qui causent du grabuge, et des stars qui ont plus l’air de galérer que de s’éclater.

Journalist
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C’est le documentaire musical dont tout le monde parle en ce début d’année. «The Greatest night in pop», retrace la genèse de cette aventure folle qu'a été la conception, la création et la réalisation de «We Are the World», le tube qui a récolté des fonds pour lutter contre la famine en Afrique.

Une expérience humaine et quelque peu surréaliste, initiée par Bob Geldof et Harry Belafonte, enregistrée pendant la nuit du 28 janvier 1985, qui a carrément bouleversé le paysage de la culture pop mondiale. Aux manettes de ce supergroupe de légende, on retrouve Ken Kragen, Quincy Jones, Michael Jackson et Lionel Richie.

Pour Netflix, c'est précisément Lionel Richie qui joue les conteurs, et nous, on vous balance un résumé pour zapper direct sur les scènes les plus marquantes.

Et oui, vous aurez la chanson coincée dans la tête pour la fin de la journée.

Alors que Kragen et Quincy Jones orchestrent leur casting de rêve, Lionel Richie et Michael Jackson se la jouent en mode composition. Stevie Wonder, introuvable au début, ne les rejoindra en mode cool que bien plus tard. Chez Jackson, entre deux facéties de Bubbles le singe, un moment de chaos créatif est interrompu par une chute inopinée de vinyles et par le sifflement du serpent égaré de Michael. Richie, mort de rire devant la caméra, balance: «I saw this horror movie, and it’s not good for the brother».

Pendant ce temps, en backstage, la liste des artistes qui vont débarquer s'allonge petit à petit. Même Bruce Springsteen, qui était en tournée, dit banco. On choppe Bob Dylan, on recrute Willie Nelson, on démarche Tina Turner et cetera. Mais comment les réunir tous avec leurs emplois du temps de ministres? Easy, puisque quasiment tout le monde sera aux American Music Awards. On bookera un studio, on les attrapera à la sortie de la soirée et on les déposera direct au studio cette nuit-là, tranquille.

Sur cette photo, pas dans l’ordre sont  Lionel Richie, Stevie Wonder, Paul Simon, Kenny Rogers, James Ingram, Tina Turner, Billy Joel, Michael Jackson, Diana Ross, Dionne Warwick, Willie Nelson, Al Jarreau, Bruce Springsteen, Kenny Loggins, Steve Perry, Daryl Hall, Huey Lewis, Cyndi Lauper, Kim Carnes, Bob Dylan, et Ray Charles étaient les solistes. D'autres artistes, tels que Dan Aykroyd, Harry Belafonte, Lindsey Buckingham, Sheila E., Bob Geldof, et Smokey Robinson, ont participé aux chœurs.  - DR
Sur cette photo, pas dans l’ordre sont Lionel Richie, Stevie Wonder, Paul Simon, Kenny Rogers, James Ingram, Tina Turner, Billy Joel, Michael Jackson, Diana Ross, Dionne Warwick, Willie Nelson, Al Jarreau, Bruce Springsteen, Kenny Loggins, Steve Perry, Daryl Hall, Huey Lewis, Cyndi Lauper, Kim Carnes, Bob Dylan, et Ray Charles étaient les solistes. D'autres artistes, tels que Dan Aykroyd, Harry Belafonte, Lindsey Buckingham, Sheila E., Bob Geldof, et Smokey Robinson, ont participé aux chœurs. - DR

Le grand jour arrive, et Quincy Jones, avec son panneau «laissez votre ego à la porte», ne s'imaginait pas gérer une telle nuit avec ce parterre de stars. Quelques heures iconiques super bien décryptées et expliquées dans le docu pour une nuit qui allait devenir historique. D'ailleurs pendant la soirée Paul Simon s’en amusera et balancera un «imaginez si une bombe tombait sur ce studio, ça ferait un sacré trou dans le Billboard».

Même avec l'esprit des années 80 qui flotte, on aurait eu du mal à imaginer qu'Al Jarreau allait compliquer la tâche à Dionne Warwick et Willie Nelson pour leur couplet, vu qu'il était complètement déchiré à force de descendre du vin. On aurait eu du mal à imaginer que les voix fantômes sur le passage de Cindy Lauper étaient dues à ses bijoux en pagaille. On aurait eu du mal à imaginer le moment où Ray Charles cherche les toilettes, et que Stevie Wonder l'accompagne sous les yeux hallucinés de tous. Et on aurait eu du mal à imaginer que Diana Ross, la reine du disco se faufile discrètement jusqu'à Darryl Hall, le chanteur de Rhythm and Blues, pour lui quémander timidement un autographe en mode «T'es mon idole».

Ensuite, c'est comme si un sortilège avait enveloppé tout le studio: tous les autres artistes se lancent dans une session d'autographes, comme des gosses en mode récré qui échangent leurs cartes Panini. C'est beau et surréaliste à la fois.

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Ce docu capture carrément l'âme de cette nuit d'enregistrement complètement démente. Mais ce qui nous a vraiment fait marrer, c'est la tête de Bob Dylan tout du long...

Imaginez un peu Bob Dylan, le roi de la folk, paumé comme un chat dans un magasin de porcelaine. Avec sa tronche du genre «Mais pourquoi diable suis-je ici, entre ces divas du disco et ces rois de la pop?». Un genre de poète dans sa tête, largué dans un monde de paillettes. Heureusement, à la fin, Stevie Wonder rapplique pour l'aider et bam: un sourire fend le visage de Dylan.

Après, c'est au tour du jeune Bruce Springsteen de conclure en beauté la dernière session d'enregistrement. Le gars était tellement cool qu'après un show de 4 heures au Carrier Dome de Syracuse à New York et alors que la plupart des stars arrivent en limousine, accompagnées de gardes du corps, Springsteen, lui, se pointe au studio à pied après avoir garé son pick-up à côté d'un supermarché. Si ça c'est pas une attitude de Boss!

Michael et Bob, pas tout à fait serein sur sa place dans cette histoire  - DR
Michael et Bob, pas tout à fait serein sur sa place dans cette histoire - DR

«We Are the World» de USA for Africa, débarqua dans les bacs cinq semaines et demie plus tard, le 7 mars 1985, avec une première édition à 800 000 exemplaires et en squattant la première place des charts pendant quatre semaines d'affilée. C’est seulement quand «Crazy for You» de Madonna débarqua que notre hymne humanitaire a dû laisser la place – et pourtant, Madonna, la reine incontestée de l'époque, n'avait pas été invitée à participer à l'enregistrement au profit de Cindy Lauper, alors que Prince lui, avait snobé le truc, parce que c'était un solo de guitare ou rien!

Ce single s'est arraché à plus de 20 millions d'exemplaires dans le monde entier. USA for Africa aréussi à lever pas moins de 75 millions de dollars pour venir en aide aux populations touchées par la famine. Et 40 ans plus tard, la chanson continue encore aujourd'hui à engranger de l'argent.

Pas mal pour une petite chanson qui voulait simplement faire bouger les choses...


D'ailleurs, pourrait-il y avoir une version du XXIe siècle de «We Are the World»? Serait-il possible de réunir Rihanna, Taylor Swift, Drake, les Red Hot Chili Peppers, Billie Eilish, Beyoncé et Jay-Z avec des influenceurs dans un même studio? Même pas la peine d'y penser, mais ce serait sûrement carrément fun à regarder!

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