Publié le 03. juillet 2022

«Les apparences sont un thème récurrent pour moi»

Il a 21 ans et est l’étoile montante de la chanson. Pierre de Maere croisé avant son concert au Montreux Jazz Festival nous raconte son univers avec la fraîcheur angélique d’une icône de mode. Interview.

Journalist

Quand Pierre de Maere arrive en courant après son soud-check dans la grande salle du Montreux Palace ou à lieu l’interview on est marqué par son sourire sincère. Casquette « Sacré cœur » qui souligne son visage angélique on démarre tranquillement assis après un bonjour timide, mais attention, ce jeune homme-là à des choses à raconter, en musique et en chanson. Interview.

Vous êtes autodidacte, comment avez-vous découvert vos talents et comment composez-vous ?

Alors tout commence matériellement avec moi. Je devais avoir plus ou moins 12 ans et j’avais un iPod touch sur lequel il y avait Garage Band. C’est une appli sur laquelle n’importe qui, y compris ma grand-mère pouvait s’initier à la composition musicale. J’ai fait ça de manière spontanée et naïve, parce que je n’avais jamais fait de solfège ni rien, et je travaillais selon ce qui plaisait à mon oreille et je m’accompagnais à la voix contrairement à mon grand frère Xavier avec qui je travaille qui lui ne s’est jamais accompagné à la voix et je pense que c’est mieux comme ça (rires). À ce moment-là je n’écris pas encore, je fais du yaourt et à cet âge-là, je partage ça comme ça pour voir la réception que ça peut trouver chez les auditeurs. Je fais ça de ça jusqu’à mes 15 ans, puis je me désintéresse de la musique pour m’essayer à la photo. Je fais des portraits de ma sœur, de ses amis, et je me professionnalise jusqu’à shooter des mannequins et ça m’amène à prendre en charge la direction artistique, le stylisme et cet attrait pour l’image et la mode arrive puis en tombant amoureux pour la première fois à 18 ans, je comprends que je préfère le raconter en chantant qu’en image. Donc j’écris, je chante en français en m’inspirant de ce bagage et je me sens mieux.

Justement, le Français, c’est un statment artistique ?

C’est surtout que mon anglais est trop mauvais (rires) On m’a même dit d’arrêter ! Et je trouvais ça impudique au départ, parce qu’on se met à nu. Je l’ai fait dans mon premier morceau en commençant par dire « Dis-moi, Pierre, aimes-tu les garçons ? » dans « Potins absurdes » qui parle de la légèreté avec laquelle les gens radotent parfois sur des choses très graves. À ce moment-là je me retrouvais à exprimer ce que j’étais réellement et je trouve que tout prend du sens à ce moment-là, parce qu’en anglais je n’aurai pas pu dire tout ça fidèlement. Et cela a débouché sur ma signature avec Wagram qui me signe pour 4 albums.

Et si on revient sur les potins, dans le clip de « Roméo » on vous voit apparaître sur la couverture de magazine people. C’est une obsession, pourquoi tout ça ?

Moi j’aime bien les apparences, j’aime l’idée de renvoyer une image pour fausser les pistes. La chanson raconte l’histoire d’un couple pour qui plus rien ne va, mais qui essaie de sauver les apparences en se mettant en scène. Ce genre de couple comme des célébrités, des politiciens ou des nobles qui ne peuvent se séparer, j’en ai d’ailleurs connu des comme ça dans ma famille et ça m’a inspiré. Alors oui, les apparences sont un thème récurrent chez moi. Je ne l’explique pas parce que j’ai été entouré d’amour, mais j’ai besoin de prouver beaucoup de choses au monde, de vendre du rêve, d’exister.

Comme sur ce post instagram « Maman, je suis dans VOGUE ! (bien que tu te fiches de la mode) » ! Alors, que vous a-t-elle dit ? !

(Rires) Elle a été très fière et a trouvé ça hypercool. Elle n’en a effectivement rien à faire de la mode, mais comme elle sait que ça compte pour moi, pour elle, ma réussite, c’est gigantesque.

Alors la prochaine étape c’est la cover ! Mais si vous deviez choisir entre celle de Vogue ou d’un grand magazine musical, vous choisiriez quoi ?

Oula, c’est une belle question. Là je pense qu’un magazine musique ce serait cool, parce que ça légitimerait mon projet, mais sur le long terme, la mode c’est la classe. À vrai dire je ne pourrai pas choisir entre ses deux passions. Tout est lié, comme j’ai écrit « Un jour je marierais un Ange », ça m’est venu devant un livre, une collaboration entre Gucci et Ignasi Monreal. Donc ces images fortes m'ont inspiré cette chanson. Mais ce n’est pas systématique, d’autres sont plus des banger up-tempo pour danser, comme une qui arrive et qui sera l’intro ou l’outro de l’album.

Justement, ce premier album, il arrive quand ?

Ah, la pression, j’y travaille à mort ! On a annoncé un Trianon (salle parisienne) et pour le remplir, il faut que mon album arrive pour la rentrée, et là il me reste 4 morceaux à écrire pour fin août alors c’est un peu compliqué, mais tout ce que j’ai déjà préparé, j’en suis hyperfier, je cherche juste encore un tube.

Et comme on se rencontre a quelques heures de votre show à Montreux, le meilleur concert auquel vous, vous avez assisté, c'était quoi ?

C’est un truc récent. Ma coloc Élodie – qui est d’ailleurs ma guitariste, m’a emmené au concert d’Hubert Lenoir. J’y allais sans savoir à quoi m’attendre, et ça a été une claque, quelle liberté, il est fou, il est libre, c’était génial, c’est un roi et un tyran, j’ai bien aimé tout ça.

Le duo de rêve que vous aimeriez faire en concert ?

Peut-être avec un rappeur, Dizis. Il est cool sur scène, ça pourrait être bien.

Et votre meilleur souvenir d'un de vos concerts ?

Je pense que c’était mon concert à l’Ancienne Belgique. La famille, les amis belges étaient là et c’était magique. Je me suis senti chez moi, j’étais euphorique ce soir-là, j’ai adoré, c’était magique et spontané.

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