Publié le 21. avril 2023

«J’avais envie de ce côté psychédélique»

Avant le départ de sa tournée qui passera par la Suisse, on a papoté avec Jain qui sort «The Fool» un 3e album aux couleurs pop folk inspiré des seventies et du tarot de Marseille.

Journalist
493

En 2015, Jain faisait une entrée fracassante dans les cerveaux, sur les radios du monde entier grâce à «Makeba» et «Come» les méga hits de son premier album «Zanaka».

Ensuite, c’est le tourbillon pour la jeune française passionnée d’art visuel qui sort son 2e album «Souldier» en 2018, album qui l’emmènera sur la scène de Coachella avant que, fatiguée, elle ne mette un terme à sa tournée juste avant la pandémie.

Aujourd’hui, à 31 ans, la voilà qui revient avec «The Fool» toujours conçu avec Yodelice (Maxime Nucci) à la production de ce disque aux sonorités plus organiques et intimes dont on a discuté avec elle. Interview.

Comment vous sentez-vous en ces jours de sortie de votre album après cette pause qui semblait nécessaire?

Je suis très excitée que l’album sorte enfin, parce que ça fait un an que je l’écoute ! J'appréhende un peu aussi parce que je l’ai tellement gardé pour moi, mais j'ai hâte que les gens puissent enfin le découvrir. Quant à la pause, oui, elle était nécessaire parce que j'ai tourné pendant 5 ans et que la tournée ce n’est pas la vraie vie. J'avais envie de vivre un peu pour moi de profiter de ma famille et de mes amis d'habiter chez moi. Quand on est en tournée on n’est pas très disponible y compris pour écouter de la musique j'avais tout simplement envie d'être chez moi et d'écouter des vinyles, de composer des morceaux à la guitare et tout simplement de me ressourcer.

Chez vous c’est à Paris, mais vous avez choisi une cabane de pêcheur à Marseille comme lieu de création.

Enfant, j'ai toujours vécu dans des pays où il y avait l'accès à la mer, un dégagement. J'avais envie de retrouver ça la mer et le ciel où on peut voir les étoiles ce qui est impossible à Paris. C'était super-inspirant je me suis retrouvé dans ce petit cabanon assise sur mon lit avec ma guitare j'avais l'impression d'avoir 16 ans. C'est vraiment là que toute l'idée de l'album a émergé.

Du cou l’idée des Tarots est venue de la!

Oui ! Déjà parce que j'étais à Marseille et aussi parce que ma maman me tire les tarots depuis que je suis toute petite. Ce n’est pas uniquement le côté divination, c'est aussi beaucoup lié aux souvenirs avec ma famille, j’ai un lien très fort avec le tarot de Marseille et j’ai toujours été fasciné par les symboliques des cartes je les trouve très belles.

Justement, comment avez-vous choisi les différentes cartes du tarot pour correspondre aux chansons de l'album?

La première chanson que j'ai écrite c’était «The Fool» et c’est elle qui a un peu lancé le concept d’associer une chanson à une carte. Quand j'écrivais la chanson à la guitare en parallèle j'ai commencé à dessiner la carte, et ce dessin a nourri les paroles et toute l'idée du tarot est venue. En plus en effectuant des recherches sur les graphismes je me suis aperçue qu'il y avait plein d'artistes que j’aime beaucoup qui sont lié au tarot de Marseille, comme Salvador Dali, il y a aussi André Breton qui a fait des écrits sur le tarot de Marseille, Christian Dior qui se faisait tirer l'écart tous les jours bref il y a plein d'artistes qui l'ont déjà fait et j'aimais bien l'idée de participer moi aussi à ça.

  - jain-music.com
- jain-music.com

Par exemple, vous avez dessiné la force pour «All the people».

Sur la carte originale de la force on voit une femme qui ouvre la gueule d’un lion à mains nues et «All the people» même si j'y ai mis des images poétiques, ça parle clairement d'écologie et de la terre qui brûle. J'avais envie d'aborder cette thématique pas d'un côté alarmiste mais du point de vue de ces gens qui veulent sauver le monde. Ils existent, ils y croient, et tout ça, ça demande de la force.

D’ailleurs niveau visuel, vous avez tout fait, racontez-nous aussi la cover de l’album qui fait très 70s!

Je me suis totalement inspiré des affiches de Woodstock des Greatful Dead, de tout ce côté un peu psychédélique. Composer un dessin comme ça ou comme les cartes finalement c'est un peu comme écrire une chanson. Est-ce qu'on en rajoute trop? est-ce qu'on n’en fait pas assez? C’est un équilibre. Pour la cover, je trouvais que les couleurs marchaient bien ensemble ! L’orange, c’est est totalement la couleur des années 70 et le violet c'est la couleur de la spiritualité et j’avais envie de ce côté gipsy psychédélique!

Et concernant les clips, la vidéo de The Fool est dingue! Quelle est votre part à vous là-dedans?

Tout le clip tiré du dessin de ma carte de tarot. Ce funambule qui marche jusqu'à la lune avec son chapeau de fou. J'ai travaillé avec Jules Jolly, qui a travaillé d'arrache-pied donner des super idées et c'était d'ailleurs son premier clip. On a vraiment voulu commencer comme un film des années 80 dans le style de «Big» où il y a cette machine comme Zoltar et vriller d'un coup un peu à la «Alice au pays des merveilles» quand elle tombe dans le puits. Tout a vraiment été pensé comme l’intro pour l'album et la guitare.

Oui, parce que la sonorité plus folk pop de ce nouvel album marque un virage par rapport à vos précédents disques.

Oui je voulais vraiment proposer quelque chose de différent, je crains totalement l'idée de rester bloqué dans un style. Je ne me voyais pas reprendre des influences World parce que ça fait longtemps que j'habite plus en Afrique et que je suis installé à Paris. Quand j'avais écrit «Zanaka» je vivais au Congo et c'est pour ça qu'il avait ses influences là. Et pendant le confinement j'ai écouté beaucoup de vinyles des années 70 notamment, Joan Baez, Joni Mitchell et «The Kick Inside» de Kate Bush qui m'a retourné le cerveau! Après ces 5 ans de tournée, j’avais envie de cette sensibilité-là et cette touche psyché.

Sur TikTok vous avez fait un tuto tout mignon ou vous dites ne pas connaître le nom des notes, c’est vrai?

Oui (rires) tout est assez spontané, je n’ai jamais vraiment pris de cours de guitare. Alors je connais à peu près toutes les notes mais je ne connais pas leur nom !

Donc quand vous arrivez vers Maxime Nucci comment vous faites sans les notes?

(Rires!) Lui, il les reconnaît immédiatement, alors après il me les donne et moi je les note ! Bosser avec lui c'est génial, parce que je suis arrivée dans son studio avec toutes mes maquettes sans trop savoir ce qu'il allait en penser. Et il a adoré ça l'a beaucoup inspiré et vraiment on forme une sorte de binôme et c'est hyper agréable de travailler avec lui.

Du coup pour le live, ça va se présenter comment, vous serez avec un full band et Max sera là?

Alors je ne pense pas que Maxime sera là mais je serai avec un groupe qui sera assez hybride avec toujours de l'électronique mais aussi avec des instruments, guitare, basse, synthé. On commence à répéter maintenant.

Repartir sur les routes, ça vous réjouit ?

Ça fait des années que je n’ai pas fait de scène alors là je recommence à courir à faire du sport parce que j'ai très envie de faire bouger les gens. Ça va être génial, on va danser, ça va être la fête!

Cet été, Jain jouera à Festi’neuch puis au Paléo Festival qui affichent tous deux complets !

Tu aimes cet article?