Publié le 22. septembre 2022

Hitzone: «Redemption Song», la dernière chanson de Bob Marley

Dans cette rubrique, nous nous penchons sur l'histoire qui se cache derrière les hits. Aujourd’hui, on revient sur le dernier single du dernier album de la légende du reggae. Une chanson sur la délivrance, la liberté et l’émancipation par l’esprit qui résonne toujours 40 ans après sa sortie.

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En 1977, Bob Marley reçoit un diagnostic de cancer et décide, contre l’avis des médecins, de ne pas se faire amputer l’orteil qui contient la maladie en raison de ses croyances rastafariennes et choisit de faire de la musique et de se produire aussi longtemps qu'il le peut. Combattant la maladie à sa manière, c’est un an plus tard qu’il compose «Redemption Song», la dernière piste de ce qui sera son dernier album, «Uprising» (1980). La chanson raconte l’histoire d’une personne enlevée et soumise à l’esclavage qui se bat pour sa liberté physique et mentale.

Dans ce moment de vie si particulier, Bob Marley continue son exploration des droits civiques et décide de se servir d’extraits d’un discours de 1973 de Marcus Garvey, militant noir du XXe siècle, considéré comme un prophète par les adeptes du mouvement rastafari, pour les paroles de sa chanson.«Emancipate yourself from the mental slavery, none but ourselves can free our minds», littéralement, «Émancipez-vous de l'esclavage mental, personne d'autre que nous ne pouvons libérer nos esprits».

Un message universel qui percute immédiatement le monde entier, aussi parce que la chanson est plus «accessible» pour les non-initiés, car a contrario de la quasi-totalité de ses tubes, «Redeption Song» est un hymne folk et non reggae. C’est qu’après l’avoir enregistrée avec The Wailers, son producteur Chris Blackwell suggère à Bob d’en faire une version acoustique, voix guitare et c’est cette version qui s’imprimera dans les esprits à tout jamais.

Une version remastérisée à l'occasion de ce qui aurait été le 75e anniversaire de Bob Marley

Au sujet de ce «nouveau clip», la famille Marley expliquera : «L'animation à couper le souffle de Marsal & De Gueltzl, utilise des symboles puissants pour amplifier les paroles intemporelles de la chanson et son importance dans le monde d'aujourd'hui. La vidéo souligne la contribution de Bob à l'émancipation de la civilisation noire, ainsi que sa manifestation d'espoir et de rétablissement pour toute l'humanité».

Un titre inspirant pour beaucoup

Aujourd’hui encore, cet hymne continue d’inspirer les fans de Bob Marley dont les innombrables reprises continuent à fleurir aux quatre coins du monde, ce qui n’aurait pas été pour déplaire à Bob qui disait ne souhaiter que «voir l'humanité vivre ensemble, noirs, blancs, chinois, n'importe qui. Vous voyez ce que je veux dire, c'est tout».

Chez les artistes, de Stevie Wonder à Macy Grey en passant par Chris Cornell ou Eddie Wedder, ils ont été nombreux à rendre hommage à leur manière. Une autre version connue est celle de Rihanna, qui l’avait reprise au profit du Fonds de secours d'Haïti après le tremblement de terre qui a dévasté le pays en 2010. Incitant ses fans à télécharger le titre, elle avait déclaré : «En grandissant, à chaque fois qu'il y avait une situation difficile, j'écoutais cette chanson parce qu'elle est libératrice. Même maintenant, je l'écoute quand je suis dos au mur. J'ai l'impression que le peuple haïtien a besoin d'entendre quelque chose d'inspirant », ce qui aurait certainement fait sens pour Bob Marley.

Mais la reprise probablement la plus surprenante, nous la devons à Johnny Cash et un certain… Joe Strummer. Comment un vieux baroudeur de la country et l’ancien leader punk de The Clash en sont-ils arrivés à reprendre ce track ? L’histoire est assez simple: Johnny Cash était en studio pour enregistrer «Américain IV: The Man Comes Around» avec Rick Rubin. Un jour, Joe Strummer, fan de Cash passa dire bonjour et les deux entamèrent une discussion sur le rock, et la Jamaïque deux points communs qui les menèrent à l’idée de cette reprise. Dans une interview, Rick Rubin racontait: «Il y avait une phrase dont je me méfiais parce que ce n'était pas un bon anglais et j'ai dit: «Johnny, est-ce que tu veux changer ce mot pour le dire comme tu le dirais?» Et Cahs m’a répondu : «C'est Bob Marley qui a écrit ça. Je ne peux pas changer ça».

Et ils enregistrèrent la chanson avec Tom Morello à la guitare.

Et pour terminer sur une note de paix - que l'on adorerait voir durer plus de 3 heures, une playlist d'une partie des innombrables reprises de ce hit absolu.

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