Publié le 16. novembre 2023

Hitzone: «La Corrida» de Francis Cabrel

Au cœur du répertoire de chanteur français que l’on pourra voir les 5 et 6 avril 2024 à Bâle et à Zurich, «La Corrida» se distingue comme un manifeste indélébile. Plongeons dans l'histoire de cette chanson emblématique.

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Francis Cabrel, natif d'Agen en 1953, est une figure majeure de la chanson française avec 15 albums vendus à plus de 25 millions d’exemplaires entre 1977 et aujourd’hui. Outre des tubes tels que «Je l’aime à mourir», «Petite Marie» ou «L’Encre de tes yeux», c’est «La Corrida» qui nous intéresse.

Tirée de l’album «Un samedi soir sur la terre», l'inspiration de cette chanson emblématique du chanteur, remonte à un séjour en Espagne puis à Bayonne, où il assiste par curiosité à des corridas. Écœuré et choqué, il décide d’exprimer son désarroi immédiatement sur un dictaphone.

«Tout est parti de la phrase, «ce soir la femme du torero dormira sur ses deux oreilles». C'est une espèce de jeu de mots un peu équivoque. En fait, j'ai tout construit là-dessus. En rentrant, j'étais dans une voiture, j'avais le dictaphone au fond du coffre. Revivant l'instant, il décrivait la scène: «je me suis arrêté avec le thème ta tala tala tala et puis, quelques phrases. Donc il fallait tout de suite capturer tout ça», expliquait Cabrel dans une interview en 2000. Puis, pour la partie de la chanson en espagnol, le chanteur ajoutait que cela avait été comme une évidence : «J’avais tout de suite pensé à Nicolas Reyes des Gipsy Kings. C'est la voix du flamenco la plus éraillée, et Dieu sait si le flamenco a des voix puissantes et cassées, mais la sienne est quand même vraiment exceptionnelle».

Nicolas Reyes est à voir dès 04:50

«Est-ce que ce monde est sérieux?»

Ces mots, tirés du refrain, traduisent non seulement son indignation face à la souffrance animale, mais aussi son interrogation sur les traditions humaines, invitant l’auditeur à remettre en question ses propres perceptions de la culture et de la tradition. «Je ne pensais pas qu’on pouvait autant s’amuser autour d’une tombe»…

Un message qui raisonne toujours presque 30 ans après sa sortie, et qui s'est inscrit dans le temps dans la culture populaire, la chanson ayant été reprise par des artistes comme Tryo et Julien Doré, témoignant de son influence durable.

Aujourd'hui, pour la prolongation de son «Trobador Tour», Francis Cabrel décide de s'arrêter dans des villes non-francophones, bien qu'un public déjà érudit l'y attende. Pour la Suisse, c'est le 5 avril 2024 au Musical Theatre de Bâle que ça se passer, puis le 6 avril 2024 au Theatre 11 à Zurich. Les infos et les billets sont sur le site de Ticketcorner.

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