Publié le 10. mai 2023

Hitzone: «Firestarter» de The Prodigy

Pour le groupe ou pour la musique: on peut dire qu'il y a un avant et un après «Firestarter». Voyage dans le temps vers 1996 au moment ou cette bombe a mis le feu aux poudres en faisant sauter les barrières entre les genres avant de le voir sur scène cet été au Venoge Festival.

Journalist
802
I'm the trouble starter, punkin' instigator
I'm the fear addicted, a danger illustrated
I'm a firestarter, twisted firestarter

Alors, comment est née cette merveille tant textuelle que musicale? C'est Liam Howlett, le maître à penser de The Prodigy, qui a composé le morceau à l'origine et défonçant au max des enregistrements de guitares et en montant tout ça avec quelques samples bien sentis (on y reviendra plus tard). Mais ce n'est que lorsque Keith Flint, jusqu'ici, danseur du groupe, a ajouté ses paroles et son nouveau look incendiaires que «Firestarter» a vraiment pris vie.

Le track, sorti en mars 1996 et tiré de l'album «The Fat Of the Land», a fait l'effet d'une bombe en se hissant direct à la première place des charts britanniques. C'était une première pour The Prodigy, qui, avant de conquérir les fans du monde entier, jouissait plus d'une réputation de bidouilleur fou de la scène rave.

Prenez juste leur titre psyché-breakbeat-dark «Charly» qui s'inspirait de «Charley Says» un film d'information publique des années 1970 de la BBC destiné aux enfants...

Des samples et un clip scandaleux

Pour «Firestarter», Liam ne sample donc pas de dessin animé, mais divers passages, notamment les guitares de «S.O.S.» de The Breeders, de «Devotion» de Ten City et le fameux Hey du début et tiré de «Close (to the Edit)» du groupe Art of Noise.

Dans une interview, Liam Howlett expliquait : «Les samples sont la chose la plus importante pour moi. J'insère quelques boucles dans l'échantillonneur, j'obtiens quelque chose d'étrange et je construis un morceau à partir de là». Si on ajoute à cela, la première performance vocale de Keith qui avant cela ressemblait à un membre plutôt sage de la bande avec ses cheveux longs.

Et pour ajouter une couche au succès qu’a été cette chanson, le clip réalisé par Walter Stern avait aussi foutu un sacré bordel en son temps. Budget explosé par une autre idée qui ne plaisait pas au groupe, ils décident de tourner – en noir et blanc, dans un tunnel désaffecté d'Aldwych à Londres.

On y voit un Keith Flint se déchaîner comme un possédé toute crête et look de punk dehors. Le fameux pull drapeau américain lui avait coûté 5£ en chemin pour tourner dans la poussière . BIM : le clip avait tellement choqué que certaines chaînes, comme la BBC, avaient interdit sa diffusion, les pompiers l'avaient dénoncé pour incitation à l'incendie criminel et les tabloïds la décrivaient comme «effrayante pour les jeunes enfants».

Mais vous savez quoi ? Ça n'a fait qu'augmenter la popularité de la chanson et celle du groupe britannique.

Et s'il fallait encore démontrer qu'ils n'étaient pas ces horribles jojos, le making-of du tournage du clip offre de délicieux moments de vie de ces copains de l'Essex en pleine ascension, ou montée, c'est selon!

Encore aujourd'hui, «Firestarter» reste un classique dans l'histoire de la musique électronique et continue d'être célébré comme l'un des morceaux les plus emblématiques des années 90, morceau qui a fait sauter les barrières entre les genres et qui continue d'inspirer les artistes à foutre le bordel.

Et comme on adore ça, et même si Keith va nous manquer à tous le 16 août au Venoge Festival (billets ICI), voici un petit extrait de ce que donne son allume-feu sur scène sans lui, et finalement... Quel meilleur hommage de hurler à sa place et en son nom?

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