Publié le 19. août 2022

Ce concert de The Dire Straits Experience qui a failli ne pas avoir lieu

C’était moins une hier au Venoge Festival! En effet, le groupe hommage est arrivé bien en retard sur scène à cause de soucis d’avion et on en passe! Juste après leur show, on a discuté musique, saxo, chute, nez pété et jeu de guitare avec Chris White et Terence Reis!

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Rendez-vous était pris hier à 20 h 30 pour parler avec Chris White, membre de Dire Strait et Terence Reis, guitariste et chanteur qui prend le lead de The Dire Straist Experience, depuis que Mark Knopfler ne souhaite plus de reformation du groupe de légende.

Le groupe devait donc normalement jouer vers 19 heures, seulement personne n’était là. Une demi-heure plus tard, la grande scène était toujours aussi silencieuse. Mais qu’est-ce qui se passe ? Petit moment de panique et on a eu la finalité de l’histoire, quand finalement vers 21 heures on s’est installé en loges pour discuter avec les musiciens. «C’était un cauchemar», lance Chris White. Le saxophoniste explique: «On était censés prendre l’avion hier soir et il y a eu un problème, on est donc restés à Londres à la place de dormir à Genève comme prévu. Ensuite la compagnie avait promis de nous mettre sur un vol matinal, mais finalement, il n’y a pas eu de vol matinal et on a attendu le suivant longtemps, ils avaient oublié… le pilote». Agacé, quand même amusé et soulagé, il ajoute: «on est arrivé peu avant le concert ici, en plus il y avait un accident monstre sur l’autoroute, mais finalement, on l’a fait et on est contents»! C’est donc parti pour un question-réponse avec les deux musiciens anglais.

Chris White et Terence Reis juste après le concert!  - Starzone
Chris White et Terence Reis juste après le concert! - Starzone

Vous venez de quitter la scène après toutes ces aventures, comment vous sentez-vous juste là?

Terence Reis : Encore porté par ce qui se passe entre nous et le public. Il y a aussi un sentiment de soulagement quand c’est fait, même si notre manager ne veut pas qu’on dise ça (rires)!

Chris White : Oui, on l’a fait et avec toute cette histoire d’avion et de transport, alors oui on est dans une sorte de high, parce qu’en concert, ce n’est pas vraiment ce que l’on fait dans la vie normale!

Terence Reis : En plus, ça faisait un bail qu’on n’avait pas joué en Suisse, alors je ne savais pas trop à quoi m’attendre, et c’était bon de se retrouver ici, tout le monde était super, le festival et l’audience.

Chris White : Au fait, on revient en Suisse à la fin de l’année et on s’en réjouit, parce que je me souviens des concerts chez vous avec Dire Straits et c’était toujours très cool. (Infos, dates et billet ici)

À votre avis, qu'est-ce qui fait que les gens aiment encore autant la musique de Dire Straits?

Chris White : Tout tient du génie de Mark et probablement aussi un peu grâce à Internet qui rend tout disponible facilement. C’est tellement bon de voir des jeunes dans le public. Même si certains nous disent qu’ils nous connaissent à cause de leurs grands-parents (rires)!

Terence Reis : Je crois que c’est aussi parce que la manière dont la musique était faite à ce moment-là était formidable, et aujourd’hui, on ne fait plus vraiment ça. À cause des coûts des musiciens, tout cela, les sons aujourd’hui sont moins sophistiqués.

En parlant du passé, Chris, dans les années 1980, il y avait du saxo dans beaucoup de groupes autres que le jazz. Pourquoi pensez-vous en entendre moins aujourd'hui?

Terence Reis : Parce que c’est très long à apprendre et bien savoir jouer (rires)!

Chris White : Voilà! (Rires.) Non sincèrement, ça demande des efforts pour être vraiment bon dans un instrument et peut-être qu’aujourd’hui c’est différent. Prenez mon fils, il est musicien, il sait jouer du saxophone, mais aussi de la basse, de la guitare, il est producteur… C’est comme ça maintenant, tout le monde doit être touche à tout alors que nous, moi, je passais des heures et des heures à m’entraîner pour améliorer mon jeu avant d’aller en studio. Aujourd’hui on a plus le temps, et peut-être c’est ça qui fait qu’on entend plus tellement de saxo ailleurs que dans le jazz ou alors dans quelques groupes plus underground.

Terence, comme Mark Knopfler vous jouez de la guitare avec vos doigts, sans plectre...

Terence Reis : Oui. J’ai grandi en Afrique. Mes premières expériences musicales étaient celles de musiciens de rue africain, et ils jouaient avec les doigts et avaient ce truc particulier. Plus tard j’écoutais des groupes folks comme Simon & Garfunkel et il y avait pas mal de monde qui faisait de l’acoustique. J’avais donc cette base et quand j’ai commencé à travailler avec des groupes de pur rock, ils me demandaient pourquoi je ne jouais pas avec un plectre, mais je me suis toujours senti plus à l’aise avec ce touché des doigts. Et quand on voit certains morceaux composés par Mark, comme «Romeo & Juliet», cette discussion entre la guitare et le saxophone de Chris, c’est comme un film, une discussion et ce touché particulier contribue à le rendre incroyable.

Et enfin, Chris: j'ai lu que vous êtes devenu papa d'un garçon à la fin de la dernière tournée Dire Strait. Le voir grandir vous fait-il réaliser la fin de toute cette aventure?

Chris White : Oui, et je ne savais même pas que ça allait arriver, j’étais en tournée (rires)! Non, sans rire, à la base je ne voulais pas d’enfant, alors quand Alex est arrivé ça m’a évidemment fait plaisir, mais j’étais stressé à cette idée, surtout à ce moment-là. Et finalement, une fois qu’il était là, j’ai vite ressenti que c’était la meilleure chose qui me soit jamais arrivée et ce qui est amusant, c’est que maintenant, c’est lui qui est tout le temps en tournée, il joue du saxophone dans le groupe Fat White Family. Ça boucle la boucle pour moi d’une certaine manière.

LE QUESTIONNAIRE DES FESTIVALS

Le meilleur concert auquel vous avez assisté?

Chris White : En tant que musiciens on n’a pas forcément le temps d’aller à des concerts, mais des amis ont insisté et m’ont emmené voir Bruce Springsteen. C’était phénoménal.

Terence Reis : The Wall de Roger Waters, c’est un opéra, c’est un truc de fou.

Le duo de rêve que vous aimeriez faire en live?

Chris White : Oh my God ! Je crois que j’adorerai avec Joni Mitchell.

Terence Reis : Chrissie Hynde, la chanteuse de The Pretenders, je l’adore.

La chanson que vous jouez toujours lors de vos concerts?

Les deux en chœur : « Rome & Juliet »

La pire ou la plus drôle des anecdotes de concert?

Chris White : Dans les années 1980, pendant une tournée avec Dire Straits, je devais courir depuis la batterie par-dessus le grand piano qui était plus ou moins à 2 m de hauteur pour jouer mon solo. Un soir, j’avais un peu picolé (rires) et quand j’ai sauté, j’ai eu une impression de ralentis parce que quand j’étais dans l’air j’ai compris que j’allais atterrir dans la fosse, genre 3m en dessous… J’ai réussi à ne rien me casser mais je suis tombé. Alors j’ai terminé mon solo couché par terre. Le manager avait trouvé ça super et voulait que je le refasse à chaque fois, j’ai clairement dit non (rires) !

Terence Reis : Dans les années 1990, je jouais dans la pièce de théâtre « Buddy ! The Buddy Holly Story». À l’époque de Buddy, ils jouaient avec ces gros micros, ceux avec des pieds hyperlourds. À la fin du show on avait une scène avec ça, et comme tu joues pareil tous les jours dans une pièce, tu fais moins attention à la longue. Donc un soir, j’arrive à cette scène et je marche un peu fort sur le pied du micro qui se casse, et qui bascule en plein dans ma figure. Aïe, je continue à jouer et quand je vois la tête des gens, je me demande ce qui se passe, je baisse la tête et mon t-shirt était plein de sang, mon nez pissait le sang. Mais… The show Must go on (rires)!

Mené par le légendaire Mark Knopfler, Dire Straits est l’un des plus grands groupes de rock des années 80. Après sa dissolution en 1995, il aura fallu attendre jusqu’en 2011 pour pouvoir revivre live la magie du groupe sur la magnifique scène du Royal Albert Hall à Londres. Ce soir-là, les membres originels du groupe se produisent sans Mark Knopfler – qui se consacre entièrement à sa carrière solo – mais peuvent compter sur la voix du talentueux Terence Reis pour faire revivre la magie Dire Straits. Il s’en suit une tournée mondiale de plus de 150 dates. Suite au succès de cette dernière, le groupe est invité à se produire en Australie et en Nouvelle-Zélande. Une belle occasion qui permet à Chris White – le saxophoniste de Dire Straits - et Terence Reis de collaborer à nouveau et de créer ainsi The Dire Straits Experience. Réunissant des musiciens tous plus talentueux les uns que les autres, cette formation est bien plus qu’un simple hommage. The Dire Straits Experience ranime et rafraichi la musique intemporelle du groupe légendaire en rejouant les grands classiques tels que Sultans Of Swing, Money for Nothing et Telegraph Road. Pour Rolling Stone Magazine, The Dire Straits Expérience est « une piqûre de rappel sans précédent, à prendre sans modération » !

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